« La très grande majorité des cadres aux commandes
du pays aujourd’hui, sont des produits de l’école marocaine ».
« L’école ne peut pas éduquer, assurer des emplois
et expliquer tous les maux de notre société… »
Meziane BELEFQIH
Après l’appel à consultation, lancé par le Conseil Supérieur de l'Enseignement, sur la situation actuelle et
les perspectives du système national de l’éducation de la formation et de la
recherche scientifique, de par mon cursus de formateur, je pense qu'il temps d'agir.
Sans polémiquer, sans parti pris et sans se perdre dans les
dédales de la prose pour diagnostiquer les maux connus de notre système
éducatif et de formation (SEF), je vous réfère à quatre documents publics qui,
à plus de 90%, vous énumèrent tous les dysfonctionnements de l’école marocaine.
- La réforme du système d’Éducation et de Formation 99-04, bilan d’étape 2005 ;
- L’interview de feu Meziane BELEFQIH au journal l’ECONOMISTE Édition N° 2763 du 24/04/2008 ;
- L’article intitulé « Beaucoup d’urgences attendent le futur gouvernement » paru sur la vie économique du 2013-09-02
- La tribune de Rue89 http://www.rue89.com/2013/10/07/prof-suis-pret-a-changer-facon-denseigner-246340.
Ce dernier document nous décrit une situation similaire et
quelques voies pour s’en sortir. Dans son l’introduction cette tribune
évoque : « Le constat semble unanime : la France comprend qu’elle
perd chaque jour un peu plus son école. Je suis enseignant et parent ce qui me
donne deux bonnes raisons de vouloir réagir. Chacun conviendra que notre
vénérable institution souffre de la mauvaise conjoncture économique et de fait,
ne garantit plus la promesse d’un emploi durable et cohérent avec le niveau
d’études.
A cela je ne peux pas faire grand-chose : juste attendre des
jours meilleurs. Je peux en revanche chercher des pistes pour apaiser mes
élèves et nos enfants dans ce contexte délicat.
J’observe en classe que beaucoup d’élèves présentent
aujourd’hui deux comportements récurrents qui limitent les apprentissages :
● La peur de l’échec ;
● L’immense difficulté de concevoir un projet de vie.
De mon point de vue, ces deux phénomènes génèrent tous les
comportements que les parents et enseignants déplorent chez les élèves :
incivilités, absentéisme, phobies scolaires, stress, baisse de niveau,
démotivation… »
Il suffit de remplacer le mot France par Maroc et nous y
sommes dans les problèmes du SEF marocain.
S’agissant des autres documents, ils décrivent la majorité
de tous les dysfonctionnements du SEF. Feu Meziane BELEFQIH disait, en 2008, à
l’Economiste : « Les outils sont là mais ne sont pas efficacement
utilisés… Les textes vont assez loin mais pas la pratique ».
En résumé les maux de notre SEF sont :
- Il n’y a pas de pilote à bord : un système de pilotage est prévu, mais qui fait le contrôle et comment il doit être fait?
- Le processus de la gouvernance n’est pas appliqué entièrement, voir comment ce processus doit être sur ce blog : La responsabilité individuelle et collective n’est pas clairement définie et la qualité des actions à entreprendre n’est pas quantitativement explicitée ni ses détails précisés à tous les niveaux ;
- La peur du changement : l’administration de l’éducation nationale est une grosse machine sclérosée et qui manque d’oxygène ;
- La politisation de l’école : des acteurs politiques actionnent leurs représentants et adeptes dans le SEF à des fins politiques ;
- La «schizophrénie des langues » : les choix doctrinaux sont fixés par la constitution mais le SEF est dans l’errance totale sans trouver une ligne de conduite à suivre. voir article sur la berbèrité et l'arabité sur ce blog.
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