jeudi 18 décembre 2014

Entre Gouvernance et vindicte populaire



Tout le monde veut la tête du ministre de la jeunesse et des sports.
Soit, mais quelle preuve ? Si on se veut être considéré comme un état de droit alors, la preuve de ses manquements, s’ils sont avérés, est à présenter à qui de droit.
Une enquête doit déterminer son implication effective ou non dans la mascarade du complexe Moulay Abdellah. Cependant, ne nous lançons pas derrière ces médias qui sont ou bien véreux ou bien non professionnels, qui jettent consciemment ou inconsciemment l’honneur des individus à la vindicte populaire.
Je ne défends nullement ce ministre, mais plutôt je défends les principes de la gouvernance, qui instaurent la reddition des comptes et prévoient des sanctions administratives et financières et le cas échant des sanctions pénales.
Un ancien militaire me disait un jour, pour enterrer un projet, il suffit de le mettre en commission. Dans notre cas, la commission d’enquête ne doit nullement se précipiter pour présenter des résultats bâclés ou orientés, mais prendre le temps, qu’il est jugé nécessaire, pour déterminer les responsabilités à tous les échelons. C’est à l’issue, que les responsables administratifs tireront les conclusions qui s’imposent.
La gouvernance entre aussi dans la composition de cette commission et dans les délais d’enquête. C’est cette étape de la gouvernance qui est normalement précisée par une charte, conformément à l’Article 157 de la constitution.
« Une charte des services publics fixe l'ensemble des règles de bonne gouvernance relatives au fonctionnement des administrations publiques, des régions et des autres collectivités territoriales et des organismes publics ».
Notre ministre est innocent jusqu’à preuve du contraire. L’éthique et la beauté de la fonction, dont on rêve tous, exige qu’un ministre démissionne ou se fait démissionner, dès qu’il sent que sa responsabilité directe ou indirecte est engagée.

mardi 16 décembre 2014

La gouvernance au Maroc entre paradoxe et hérésie



Tous les marocains se sentent offusqués par la publicité négative faite à notre pays par l’état de la pelouse du complexe sportif Moulay Abdellah, à l’occasion de la coupe du monde des clubs de 2014, organisée au Maroc. Les médias même les plus sérieux ont déploré cette mascarade. Faut-il s’étonner ? Surement pas ; le ver est dans le fruit.  Au Maroc, on a rien compris à la gouvernance et l’article 159 de la constitution de 2011, en est la preuve.

Lors du talkshow du lundi 15/12/14, sur Radio Mars, un consultant, lui avait tout compris en disant qu’un tel impair n’est pas spécifique au domaine sportif, mais il touche tous les domaines de l’infrastructure à commencer par les nids de poules sur la chaussée devant chez lui. Il a ajouté, à raison d’ailleurs : c’est un manque de reddition des comptes.

La machine conjoncturelle a commencé à fonctionner et on parle sur les médias du limogeage de telle ou telle personne, de la mise en place de commissions d’enquête et de demande de comptes. Ceci est tout à fait normal si un grain de sable fortuit avait mis à mal la machine.


Mais si l’achat de de cette machine s’est fait de gré à gré sans suivre aucune procédure réglementaire de manière effective, il faut s’attendre inéluctablement à des manquements. En outre, une fois cette machine acquise, elle doit être tout le long de sa vie faire l’objet de vérifications internes et externes pour s’assurer de son bon fonctionnement et de connaitre à l’avance toutes les améliorations à faire pour garder au moins le rendement pour lequel elle a été conçue et surtout achetée. Si la machine consomme trop ou elle n’offre pas tout à fait les prestations voulues alors, soit elle est défectueuse, soit de par sa conception ne répond pas aux besoins prévus soit des fautes ou des erreurs ont été commises par le personnel responsable.

Cette métaphore illustre bien le processus de détection des responsabilités.

Sur papier nous avons tous les moyens pour être cités parmi les pays les plus avancés. La réalité est autre. Par exemple nous avons un nombre considérable de partis politiques, donc on peut se targuer d’avoir du multipartisme. En réalité la quasi-totalité des partis n’a pas de programme politique conforme aux normes ni un processus démocratique effectif de prise de décision, ni des règles claires de partage du pouvoir. C’est une réalité qui touche tous les pans de notre société.

Le problème est dans notre conduite schizophrénique, nous n’arrivons pas à résoudre nos problèmes de manière rationnelle car nous voulons paraitre moderne et en même temps nous nous accrochons aux avantages que nous sommes habitués à avoir, en faisant fi des règles de gouvernance universelles.

En effet, le préambule de la constitution 2011 stipule « Fidèle à son choix irréversible de construire un État de droit démocratique, le Royaume du Maroc poursuit résolument le processus de consolidation et de renforcement des institutions d'un État moderne, ayant pour fondements les principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance.».

Deux autre articles renforce cette idée merveilleuse, en l’occurrence l’article premier et l’article 157 de la constitution :

Article premier.

…Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes…

Article 157.

« Une charte des services publics fixe l'ensemble des règles de bonne gouvernance relatives au fonctionnement des administrations publiques, des régions et des autres collectivités territoriales et des organismes publics ».

Mais malheureusement, tout ceci est verrouillé par un contre sens et une incompréhension totale de la gouvernance dans l’Article 159, qui décrète que « Les instances en charge de la bonne gouvernance sont indépendantes. Elles bénéficient de l'appui des organes de l'État. La loi pourra, si nécessaire, créer d'autres instances de régulation et de bonne gouvernance ».

Du coup, en jugeant nécessaire d’avoir des « instances en charge de la bonne gouvernance » et de vouloir créer « d'autres instances de régulation et de bonne gouvernance », nous sommes loin des principes de gouvernance mondialement connus.

Si on nomme un individu à un poste on lui donne les moyens pour effectuer une mission, on est tenu de lui définir des objectifs clairs et mesurables. La gouvernance, à son niveau, est qu’il atteigne ces objectifs de manière efficiente, c’est à dire aux moindres couts. Pour ce faire ce responsable délègue explicitement ses prérogatives à ses subordonnées, mais c’est à lui qu’échoit la mission de contrôle de la réalisation de la mission pour laquelle il a été investi. Il doit contrôler et rendre compte à l’échelon supérieur, car il est le seul qui est comptable vis-à-vis de ceux qui l’on désigné à son poste. De même, ses supérieurs ont la responsabilité d’opérer un contrôle externe pour confirmer ou infirmer les données des comptes rendus reçus.

Le paradoxe c’est vouloir créer des instances de gouvernance, une usine à gaz, c’est une hérésie, c’est une conception contraire aux principes de la gouvernance qui est une démarche structurelle à toute organisation : « La gouvernance n’est pas un slogan ou des généralités mais bel et bien une méthode de gestion des deniers de l’état ou de l’entreprise. C’est une approche coordonnée et holistique qui oblige l’organisation à définir ses objectifs, le rôle de chacun de ses membres et les résultats attendus de la réalisation des projets et institue la responsabilité individuelle à tous les échelons[i] ».

Seul le contrôle externe qui doit être confié de manière systématique à des instances externes, dans le cas de services de l’état au Maroc, c’est la cour des comptes. Pour le privé c’est des audites faites par des cabinets spécialisés.

Une autre usine à gaz, le Conseil Economique, Social et Environnemental[ii] (CESE) se fourvoie en préconisant :

« Pour en garantir la cohérence, la transversalité et l’intégration à l’ensemble des services publics, sans rupture dans la chaîne, ni télescopage dans les compétences, le CESE recommande un pilotage assuré sous l’autorité directe du Chef du Gouvernement. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle entité ou structure juridique, mais plutôt d’une instance qui réunit les responsables et les compétences concernés par la gouvernance des services publics ».

Un autre paradoxe, une fois les contrôle internes ou externes sont effectuées, ils n’aboutissent généralement à aucune sanction ou à des sanctions en deçà des fautes commises. Encourageant ainsi, l’instauration d’un climat d’impunité et poussant d’autres énergumènes de se surpasser dans l’art de traire la vache.

C’est cette impunité qui a poussé les responsables de la rénovation du complexe Moulay Abdellah, des infrastructures routières endommagées lors des inondations du mois de novembre 2014, les responsables des nids de poules devant chez le consultant de la radio casablancaise… de sévir et de sévir encore, car les mailles des filets du contrôle rigoureux et de la justice impartiale sont trop larges pour eux.

Il n’y a pas de compromis avec le contrôle et les sanctions. Tout ou rien comme disait, Nelson Mandela: “I simply could not compromise. Something inside me would not let me”.







[i] C’est quoi donc la bonne Gouvernance ? Article publié sur sekiat.blogspot.com


[ii] www.cese.ma


mardi 25 novembre 2014

VULNÉRABILITÉS FACE AUX DÉRIVES SECTAIRES

 “…the essence of war is convincing the enemy to accept our position[i]…”
John A. Warden III

A l’annonce par les média de l’action terroriste qui a endeuillé le Canada, le 22 octobre 2014, je me suis rappelé que la veille, j’étais devant les locaux de notre parlement à Rabat. Alors je me suis demandé si les locaux de nos institutions et de nos fleurons économiques sont suffisamment protégés. Et au-delà de ces vulnérabilités physiques, qu’on est-il des vulnérabilités Morales, Idéologiques, Sécuritaires et Médiatiques du pays face au terrorisme ?
Et par la suite, sur ce même tragique événement, l’information suivante était publiée :   «Des édifices du centre-ville d'Ottawa, incluant le parlement, ont également été barricadés jusqu'à 20h30, mercredi soir, puisque les forces policières craignaient toujours qu'un individu armé rôde dans le secteur[ii]».
L’action d’un séide isolé a paralysé tout un pan du Canada au niveau stratégique.
Cette paralysie stratégique rappelle la théorie en la matière de John Warden, un ancien colonel américain, le concepteur de la campagne aérienne durant la guerre du golfe (Desert Storm). Cette théorie cerne les vulnérabilités à attaquer pour ne laisser aucune chance à l’ennemi de gagner.
En outre, les terroristes se caractérisent par la :
  • Fugacité de l’action, en sortant de nulle part et en s’échappant facilement ;
  • Puissance de feu, en concentrant des armes adaptées à l’objectif désigné ;
  • Souplesse d’emploi, en agissant en tout lieu et en tout moment avec des moyens adéquats ;
  • Rapidité, en exécutant leurs méfaits en un temps très court ;
  • Maîtrise de l’information, en exploitant les médias et les réseaux sociaux ;
  • Maîtrise du Milieu, en ayant une bonne connaissance du milieu de l’opération.
Ces caractéristiques définissent aussi les actions d’une armée aérienne.
 De surcroit, à l’instar des forces aériennes, ils assurent une :
  • Projection de puissance, sans troupe au sol, juste de l’armement de supériorité. Pour l’attaque d’Ottawa, en l’occurrence, un homme endoctriné applique une puissance paralysante, amplifiée par la panique et les média ;
  • Projection de forces sur le terrain, avec des moyens de combat, de commandement et de soutien. Daesh a occupé Mossoul, une ville iraquienne, en projetant ses propres forces.
Le terrorisme est un ennemi fugace, pour le vaincre ou tout au moins le contenir, une autre conception est à mettre en place et à renforcer.
Compte tenu de la similarité de ses caractéristiques avec celles des forces aériennes et afin de se prémunir de ses menaces, controns-le, avec le même concept de défense utilisé pour se protéger des attaques aériennes à savoir :
  • Défense préventive : empêcher l’initialisation des attaques ;
  • Défense active : intercepter les terroristes avant qu’ils commettent leurs forfaits ;
  • Défense passive : rendre les attaques moins efficaces.
Toutefois, l’obtention d’une réaction adaptée à la situation, sans sombrer dans les paniques ou les paranoïas alimentées par l’instantanéité de l’information diffusée par les médias, exige une structure d’alerte et de commandement centralisée.
Le présent article traitera des différents modes de défense contre des forces sectaires et déstabilisantes, sans pour autant prétendre constituer un recueil de recettes de lutte contre ce phénomène. Il aura le mérite de susciter la réflexion sur un sujet vaste et en perpétuel changement. Et comme disait Antoine de Saint-Exupéry :
"Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer.[iii]"

Défense préventive

C’est une phase très dure et parfois abstraite pour le commun des mortels, car ses résultats ne sont pas perceptibles immédiatement. Les efforts consentis peuvent décourager les décideurs impatients et en quête de coups d’éclats médiatiques pouvant redorer leurs blasons auprès de l’opinion publique. On ne récolte pas les dividendes tout de suite, c’est une anticipation stratégique, c’est un travail de fond qui demande de la patience, de l’audace et des convictions affirmées.
Tout le long de cet article des termes guerriers seront utilisés sciemment pour mieux montrer que c’est une guerre qui doit être menée et non des joutes verbales avec des termes creux qu’il faut organiser.

Vulnérabilités Idéologiques

"Il ne faut jamais laisser en friche les facultés de la nature."
Gustave Flaubert[iv]

Non à une société aseptisée, le pays doit garder son cachet tel qu’il est décrit dans sa constitution :
“… le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen.
… l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde[v] »
Néanmoins, une autre conception pour anticiper le développement de suppôts du fanatisme religieux ou autre, est nécessaire, ne laissant aucune place à l’action des idéologues sectaires. En particulier dans les domaines du spirituel, de l’éducatif et du loisir.

Le domaine spirituel

Le Maroc a la chance d’avoir un commandeur des croyants, qui de par sa légitimité permet au pays de garder un équilibre dans ce domaine. Cependant au quotidien, malgré les efforts louables du Ministère des Habous et des affaires islamiques, l’encadrement de cet espace est loin d’être parfait. C’est cet encadrement qui va permettre d’armer la population en générale et la jeunesse en particulier, contre les idéologies de l’intolérance.
Le guide de l’imam, du sermonnaire (al-khatîb) et du prédicateur (al-wâ‘îz), publié par le ministère des Habous est un garde-fou d’une importance capitale, il stipule :
« Le prône du vendredi, parce qu’il se donne comme but de purifier les âmes, d’inculquer une éducation morale et de préciser des concepts religieux fondamentaux, est-il un moyen efficace pour une telle fin. Mais il peut tout aussi bien se révéler subversif lorsque le sermonnaire n’a aucune intelligence (fiqh) ni des règles ni de la sagesse propre du discours canonico-religieux[vi]». 
Sur le terrain, les discours doivent être construits dans leurs formes, élaborés dans leurs messages, audibles dans leurs présentations orales. En effet, les thématiques abordées ne doivent pas être aléatoires mais circonstanciés. Quand le pays organise une campagne de lutte contre les accidents de la circulation, l’imam dans son prône doit accompagner le mouvement par un discours canonico-religieux, vivant et dans un style contemporain et compréhensible par la majorité de son audience, sans pour autant se transformer en une propagande pour tel ou tel sujet. Le sermon ne doit être ni un exposé encyclopédique de citations soporifiques ni un exercice de style compliqué et sans but. Mais plutôt, un prêche construit autour d’un message simple et facile à retenir.
Les précepteurs des idéologies radicales, les gourous des sectes, les leadeurs de toutes les idiologies se distinguent par des messages précis, concis et clairs et une « prestations oratoire » de haut vol.
Une formation continue et un contrôle périodique de tous les intervenants dans les champs religieux sont des moyens appréciables « d’instruire par acte de piété » la population et la rendre apte à vivre sa spiritualité en conformité avec les règles sociales de la nation.
On ne confie pas sa santé à un charlatan, ni sa voiture à un bricoleur et pourquoi devons-nous se contenter de n’importe qui pour nous expliquer les thèses et les préceptes de notre religion ?
Il faut prendre le taureau par les cornes, affronter le problème de face. Il est illusoire de penser réduire nos vulnérabilités par une stratégie indirecte, en combattant les islamistes radicaux par le satanisme, le soufisme ou toute autre déclinaison religieuse ou idéologique. C’est des solutions de facilité et à court terme. Cette manière d’agir, au lieu de résoudre un problème, aura créé un autre antagonisme plus coriace à combattre dans le futur, car ses adeptes auront connu nos modes d’action et nos centres de gravité.
Les centres de gravité de ces sectaires, sont le message délivré et la personne qui le délivre. C’est ceux-là qu’il faut viser. Il faut investir et contrôler les mosquées, les réunions religieuses, les établissements scolaires… aucun espace d’expression dans le domaine religieux ne doit être laissé libre à des énergumènes qui véhiculent la haine et l’intolérance.

Le domaine éducatif

Les parents et les établissements scolaires sont les socles de base de l’éducation de la jeunesse. Alors qu’une fois adulte, la formation continue, les mosquées, les média, les lieux de travail et de loisir… constituent un complément d’éducation appréciable pour construire l’homme.
Les institutions éducatives instruisent des compétences afin de donner à chaque individu la possibilité de remonter l’échelle sociale. Elles éduquent aussi culturellement afin de permettre à chaque individu de vivre en bonne intelligence avec les codes de la société.
S’agissant de l’instruction des compétences notre système (quoi qu’on dise) se défend, pour preuve la réussite de nos étudiants à l’étranger. Mais le problème réside dans l’éducation culturelle.
Former l’esprit d’une personne, c’est lui transmettre le savoir d’acquérir le discernement permettant d’évaluer correctement les idées et les concepts qui circulent dans la société et lui donner une ouverture sur l’autre par l’art, l’histoire, le sport…
Les institutions éducatives sont un terreau fertile et un milieu propice à la propagation des idées sectaires par de la manipulation mentale. Ce mental est le centre de gravité à immuniser par une éducation culturelle de qualité, contre les dérives de la domination de la pensée unique et à l’aider à être tolérant aux autres personnes, idées...
La philosophie et l’éducation islamique sont des matières, au lieu de penser les supprimer du programme à enseigner, il serait plutôt judicieux de les rendre des outils de développement de l’esprit critique et surtout un moyen de renforcer les capacités de discernement des étudiants. Il suffit d’adapter les objectifs de ces cours et de former le corps enseignant en conséquence.
En outre, utiliser les cours de géographie, d’histoire et des disciples artistiques (musique, peinture, danse, cinéma, théâtre…) comme leviers pour donner aux élèves et aux étudiants une ouverture d’esprit d’accepter la différence dans les idées, les races, les cultures…
Par ailleurs, les cours d’éducation civique, les professeurs, les répétiteurs, les surveillants généraux, les censeurs et les directeurs d’établissement doivent être utilisés de manière à renforcer le civisme parmi la population scolaire et estudiantine. Ignorer cette matière et dénigrer les encadrants, en agissant de la sorte, c’est laisser la jeunesse sans repères. Cette matière enseignée devra servir à clarifier les règles de jeu de la société et les encadrants devront jouer leur rôle éducatif de parrainage et d’écoute pour chaque élève. Cette proximité et cette écoute ouvrent les canaux de communication, pour arrêter toute propagation virale de rumeurs et rendre les établissements éducatifs des espaces de liberté et de savoir et non des espaces de non droit et d’obscurantisme.
Tout manquement dans le domaine éducatif, se traduira plus tard par le non-respect des codes de la société à travers l’incivisme, le hooliganisme, l’impolitesse…L’école primaire, le collège, le lycée et l’université n’ont pas uniquement pour mission de donner des compétences, mais ils ont en priorité, le devoir d’éduquer avant tout.
Il est nécessaire d’occuper l’espace éducatif par un encadrement dévoué et un cursus de formation adapté sans pour autant oublier les loisirs.

Le domaine loisir

Voilà un domaine qui a été délaissé par les gouvernements successifs. Une petite lueur d’espoir ces derniers temps, des espaces socio-éducatifs sont réalisés et des projets de théâtres voient le jour. C’est un bon début mais malheureusement si vous passer par la route côtière de Rabat, dès que vous sortez du tunnel de l’Oudaya vers Elharhoura, vous aller y trouver des terrains de sport vides ou bien quelques enfants y jouent seuls, livrés à eux-mêmes.
Ces infrastructures, qui ont coutés chers au pays, à priori, ne rentrent pas dans une stratégie claire avec des objectifs et surtout des encadrants pouvant transformer l’énergie de la jeunesse en opportunités de développement social et éducatif. Le troisième temps de la jeunesse peut être utilisé, par des esprits malveillants comme un véritable brûlot contre les règles, les us et coutumes de notre société, en y injectant les semences d’idées radicales salafistes, sataniques...nous ne devons pas laisser ce terrain en friche. Et nous devons prendre conscience des nouvelles réalités de notre société, exigeant que les visions de l’état et du monde associatif puissent être complémentaires dans l’occupation de cet espace.
Dans les années soixante, le sport scolaire avait une grande importance dans le cursus de formation des marocains. Les rencontres de football entre les établissements scolaires étaient organisées, les après-midi du mercredi. Un jour, suite à une bagarre entre les joueurs, au lieu de voir la racine du mal, on a opté pour la solution de facilité et ces rencontres ont été purement et simplement bannies. Pour jouer au foot les élèves devaient chercher ailleurs. En écartant cette discipline des lycées, le sport dans sa globalité a en pâti et des courants radicaux se sont développés.
Au summum du communisme, l’Espagne de Franco, avait fait une bonne lecture de ses réalités et avait investi dans le sport et l’art. Non seulement la route a été barrée au marxisme, au léninisme… mais, aujourd’hui ces disciplines sont devenues pour le pays, en plus, des facteurs de développement humain et économique non négligeables.

Vulnérabilités Morales

Ces vulnérabilités et quelques voies et moyens pour y remédier à travers les valeurs morales et la justice sociale, font l’objet de deux articles (dont sont extraites les citations reproduites ci-après), publiés sur sekiat.blogspot.com :
  • Daesh : valeurs morales et jeunesse désorientée ;
  • Pouvoirs et responsabilités, face au partage équitable des richesses.
« L’injustice, le matérialisme, la corruption, l’arrivisme, la lutte pour le pouvoir…ont prévalus plus, sur toute autre bonne référence normative de la société. De ce fait, la jeunesse s’est retrouvée partagée entre ses nouveaux idéaux et une réalité sur le terrain. Cette réalité, au quotidien et dans tous les pans de la société et dans toutes les arcanes du pouvoir, est en contradiction avec les valeurs morales dont tout citoyen pouvait en rêvait. A cet égard, et avec le temps, de fortes déceptions des dirigeants, du jeu politique convenu et des règles régissant la société, se sont installées.
… C’est cette déception qui les pousse à sortir du cadre normal de vie et embrasser les thèses de mouvements idéologiques ou extrémistes, comme Daesh.
En effet, dès son jeune âge, l’enfant est endoctriné, par les parents et l’école. Puis à l’âge adulte, les hommes le sont par les partis politiques et les leaders d’opinion… »
Malheureusement, les convictions affichées par les femmes et les hommes considérés comme modèles sont loin de leurs actes dans la vie de tous les jours.
« Le hiatus entre ce qui est enseigné ou prêché et la réalité vécue, crée de la frustration chez les jeunes et progressivement, ils se déconnectent d’une société pleine de contradictions. S’ils n’ont pas eu la chance d’avoir le parrainage adéquat et le discernement nécessaire pour s’intégrer dans la société, ils se réfugient donc dans la musique, la drogue, le sport, les jeux vidéo, la religion…un exutoire à leurs frustrations.
Ainsi, ils deviennent des proies faciles et peuvent tomber aisément, sous l’emprise des sectes, des mafias, des gourous du mysticisme, des mouvements extrémistes… Nous ne leurrons pas, seul le respect de l’éthique et des valeurs morales dans la conduite de la chose publique ou privée, représente un rempart solide contre la plupart des malaises affectant nos jeunes et peut leur redonner le goût du vivre ensemble. Le respect de ces valeurs va leur donner des repères, à travers des exemples de femmes et d’hommes, à suivre et partant, trouver une place dans la société qui correspond à leurs idéaux». 
Dans le but de prévenir ces dérives qui nous rendent vulnérables moralement, nous devons résoudre les contradictions de notre société.

Vulnérabilités Sécuritaires

Sans limiter, ni entraver la liberté garantie par la constitution, les organismes sécuritaires de l’état et les autorités administratives ne doivent laisser aucune place à l’action de l’ennemi. Tout espace est un espace de liberté et non un espace de non droit.
La défense préventive est de veiller à l’application stricte du droit. Et mettre en place des capteurs fiables pour détecter toute tendance intolérante.
Assécher les sources de financement du terrorisme par la lutte contre le commerce informel, le banditisme, le trafic de drogue, la contre bande…
Mettre en place en mode veille (24/7) des sonnettes, pour le recueil du renseignement au niveau des organismes sécuritaires et des autorités administratives. Il est même utile d’éduquer la population dans ce sens, pour la mettre aussi à contribution.

Vulnérabilités Médiatiques

Le 27 /10/14, lors de la réunion de la coalition contre Daesh « Les Etats-Unis ont appelé ce matin leurs alliés combattant le groupe Etat islamique (EI) au sein de la coalition à étendre la lutte contre les djihadistes sur internet, lors d'une réunion à Koweït sur les moyens de contrer la propagande djihadiste diffusée via les réseaux sociaux.
Le coordinateur américain de la coalition internationale, le général à la retraite John Allen, a qualifié, à l'ouverture de la réunion, cette propagande de "guerre horrible ... destinée à recruter et à pervertir des innocents". Il a estimé que l'EI ne serait "véritablement vaincu qu'une fois que la légitimité de son message aux jeunes vulnérables sera niée"[vii] ».
Une stratégie d’information et de communication (offensive et défensive), basée sur le concept Information Operations (IO), est nécessaire pour occuper l’espace médiatique. Dans ce domaine en particulier, la nature a horreur du vide.
 Cette stratégie est orientée vers le traitement de l’information subversive tout en facilitant notre communication.
C’est une guerre psychologique qu’il faut mener en amont pour prévenir toute dérive sectaire aux fins de :
  • Raffermir la cohésion de la nation ;   
  • Conserver la crédibilité de nos dirigeants ;
  • Légitimer l’exécution de notre politique ;                      
  • Garder la liberté de manœuvre de notre gouvernement ;
  • Propager les valeurs de notre pays.
Ce concept, va nous permettre de véhiculer, par le biais des réseaux sociaux ou des média classiques, une information ciblée pour influencer le public dans le sens voulu et surtout de contrer la propagande dans sa phase dite souterraine. Sachant qu’à cette étape est créé le cadre des autres phases de la propagande, à savoir les phases blanches, grises et noires.
Nous ne voilons pas la face, c’est une guerre dans le domaine de l’image, de interception électromagnétique, du numérique médiatique et du cybernétique qu’il faut mener.

Défense active

A cette étape, on est plus uniquement dans la collecte et l’analyse de l’information. On est en mode -surveillance et interception. Dès que des faits concluants sont déduits de l'analyse du renseignement et confirmés par la surveillance, on procède à l’interception des éléments subversifs avant qu’ils commettent leurs forfaits.

Vulnérabilités Sécuritaires

On ne peut qu’être fière de nos organismes de sécurité dans ce domaine, mais l’effort est perfectible.
Malgré cela, vu que l’ennemi peut agir en tout lieu et en tout moment avec des moyens adéquats, peut nous causer des dommages en un temps très court et peut exploiter habilement toutes les opportunités offertes par le champ de son action. Il est primordial que la sphère sécuritaire soit en mesure de :
·         Lutter contre la lenteur administrative
·         Avoir une boucle décisionnelle réactive et la plus courte possible
·         Assurer une formation de qualité et en continue dans le domaine du renseignement ;
·         Disposer de moyens de renseignement, de surveillance et d’intervention adéquats et à la pointe de la technologie.
Vulnérabilités Morales
Si dans la phase de défense préventive, on a agi à long terme et sur des faits hypothétiques, dans cette phase, on agit sur des faits avérés, pouvant rendre le moral des marocains moins vulnérables aux thèses sectaires.
Sans trop m’étaler sur cette rubrique, je cite un exemple de facteurs qui sapent le moral et qui peuvent être exploités par l’ennemi.
Les rapports de la cour des comptes ou des inspections internes ou externes sont publiés et très peu de suites sont données à ces rapports. Ne pas rendre les détenteurs de pouvoirs responsables de leurs actes constitue une vulnérabilité de taille, qui est exploitée par les idéologues des mouvements radicaux pour attaquer le moral des personnes fragiles.
Vulnérabilités Idéologiques
"Remporter cent victoires en cent combats n’est pas ce qu’il y a de mieux, soumettre l’ennemi sans combat est ce qu’il y a de mieux[viii]".
Sun Tzu

Des idéologies sectaires sont déjà là, il est nul besoin de justifier notre action. Agissons d’une manière proactive et légale pour défendre notre identité. L’ennemi a attaqué notre identité, il l’attaque chaque jour et il attaquera sans cesse encore dans le futur.
Nous nous sommes habitués à se sentir en sécurité, sous l’égide de notre identité symbolisée par notre devise « Dieu- Patrie- Roi ». L’ennemi essaye par des voies et moyens insidieux de rompre l’équilibre de notre nation, en ébranlant le principe de tolérance de notre foi, en annihilant la cohésion de notre pays et en nous faisant douter de nos institutions.
Je laisse le soin aux spécialistes de dérouler toutes les méthodes d’analyses pour trouver les failles qui fragilisent notre identité et y remédier.
Vulnérabilités Médiatiques
Si les sécuritaires cherchent à localiser la source des messages subversifs reçus, c’est son contenu qui constitue la vraie menace pour les cellules de communication, si elles existent.
Nous sommes ciblés dans tous les moyens d’informations et de communication. Il est temps que nos média allument des contre-feux pour arrêter la propagation des idées intolérantes. Il est Il est primordial d’empêcher nos contradicteurs de profiter de la liberté permise par notre espace médiatique. Et c’est moins onéreux et plus efficace que de s’attaquer physiquement aux initiateurs du message, surtout s’ils sont loin. A cet effet, opérer d’une manière structurelle, une contre-offensive virulente, étudiée, en harmonie avec la stratégie nationale et généralisée dans tous les média et réseaux sociaux, est essentielle. L’offensive est la meilleure défense dans ce domaine.

Défense passive

La routine et l'illusion de se sentir en sécurité comme pour le passé, sans doute, brouillent le jugement et finissent quasi inexorablement par nous persuader d’être invulnérable. C’est pourquoi la défense passive du pays doit être le souci premier de tout à un chacun. Si nous sommes à cette phase de lutte, soit que nous ne avons pas de bouclier de défense, soit qu’il est défaillant.
Néanmoins, le risque zéro n’existe pas, quel que soit la qualité du système de défense d’un pays, il n’est pas impossible qu’il soit victime d’une attaque terroriste,.
L’objectif de la défense passive est de sauver des vies et de réduire au minimum les effets de ces attaques.
S’agissant des vulnérabilités sécuritaires, je pense, que les attentats de l’hôtel Atlas Asni, de Casablanca et du café Argana, étaient des alertes sérieuses ayant poussées les cénacles sécuritaires marocains à chercher à avoir une défense passive efficiente.
Dans le domaine médiatique et cybernétique on est loin d’être au niveau requis pour se défendre contre un ennemi de plus en plus virulent et qui exploite toutes nos vulnérabilités. En effet, l’ennemi qu’il soit terroriste ou non cherche à déstabiliser et à paralyser nos institutions. La diffusion sur twitter des correspondances de nos affaires étrangères a certainement rendu difficile le travail de nos diplomates.
Le durcissement de nos systèmes informatiques, du moral de nos citoyens et de nos infrastructures critiques pour le fonctionnement normal de notre économie et de nos institutions est un devoir vital et même existentiel.

Vulnérabilités physiques

“Creativity is inventing, experimenting, growing, taking risks, breaking rules, making mistakes and having fun”
Mary Lou Cook


Les questions que nous tous, nous devons se poser, quelle que soit notre implication dans la défense de notre pays, sont : nos infrastructures sont-elles protégées ? Et même s’elles le sont ; quels sont leurs degrés de protection et contre quelles menaces ?
Pour répondre à ces questions nous devons prendre en compte que les assaillants, à l’instar des forces aériennes, vont sélectionner des cibles, les documenter et les valider. Les cibles seront priorisées et les informations sur chaque cible seront réunies. Les cibles sont validées en répondant aux questions suivantes :
  • La cible est-elle conforme à leurs objectifs et à leurs directives ?
  • La cible contribue-elle à nos activités et à notre volonté de les combattre ?
  • La cible est-elle opérationnelle ?
  • La cible est-elle importante ?
  • La cible est-elle sensible politiquement ?
  • Quel serait l’impact psychologique sur nous en cas de traitement de la cible ?
  • Quelles sont les considérations légales ?
C’est ce processus qui va aboutir au choix des moyens et des modes d’action des terroristes.
Sans vouloir trop m’étaler sur ce sujet et surtout sans demander à quiconque de réinventer la roue, je ne doute pas de la créativité des responsables intéressés par ce sujet, qui en se référant aux expériences américaines et françaises en la matière, seront trouver les parades idoines à toutes les attaques terroristes.
Ces expériences font l’objet des documents suivants :
  • Presidential decision directive/nsc-63 May 22, 1998;
  • The 9/11commission report, Final Report of the National Commission on Terrorist Attacks upon the United States;
  • Instruction générale interministérielle relative à la sécurité des activités d’importance vitale N° 6600/SGDN/PSE/PPS du 26 septembre 2008.
C’est dans cette phase, plus que dans les autres phases, qu’une structure proactivité est demandée, car elle établira des procédures prévoyant toutes les éventualités envisageables et possibles. De ce fait, le nombre de failles sera réduit et la réaction sera plus rapide, permettant ainsi d’atténuer amplement les effets des attaques.

Structure de commandement

Une structure de commandement performante et réactive est la clé de voute de tout dispositif de sécurité qui se respecte.
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement du Maroc a indiqué, le mercredi 29/10/2014 « que la politique sécuritaire du Maroc est marquée par l'efficacité, la prévention et l'adaptation continue à l'évolution du phénomène terroriste, afin de faire face à ses dangers à leur genèse ».
En outre, selon l’agence marocaine de presse (MAP-25/10/2014), il s’est tenu, à l’aéroport Mohammed V, une réunion « consacrée à l'examen des mesures de sécurité déployées au niveau de cette plateforme aéroportuaire et des autres aéroports du Royaume ». Et le ministre de l’intérieur a annoncé à cette occasion que : « il sera procédé à la mise en œuvre d'un nouveau dispositif de sécurité, baptisé "Hadar", intégrant les Forces Armées Royales, la Gendarmerie Royale, la Police et les Forces Auxiliaires ».
On ne peut que se féliciter de l’existence d’une volonté politique et de la mise en place d’un dispositif de vigilance et de gestion des crises.
Cependant, cette réunion n’était pas inclusive. En effet, à la lecture du communiqué, des acteurs clé, n’étaient pas présents. En l’occurrence les représentants des services de santé, de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE), de la protection civile et des Forces Auxiliaires.
L’importance de ces services n’est pas à démontrer. En effet, en cas d’arrivée de plusieurs malades atteints par Ebola, c’est les services de santé qui seront en première ligne et quel que soit la menace, la protection civile est toujours mise à contribution. S’il y a une coupure volontaire ou involontaire des réseaux d’alimentation en électricité et en eau d’un aéroport, L’ONEE est en mesure de rétablir le fonctionnement normal de ces réseaux, assurant les activités de l’aéroport et des organismes de sécurité. Le renseignement local et le maintien d’ordre fournis par les Forces Auxiliaires sont très utiles en cas de crise.
Une attaque de nature terroriste ou autre, induit la gestion d’une palanquée d’intervenants. En outre avoir une réaction adaptée à la situation et mieux cerner la menace, demande de :
  • Concevoir en amont, des modes d’action rapides et précis ;
  • Avoir un commandement centralisé et une exécution décentralisée ;
  • Inclure et coordonner toutes les capacités disponibles de l’état et du secteur privé ;
  • Raccourcir la chaine décisionnelle ;
  • Instaurer des systèmes d’alerte et de contrôle ;
  • Disposer de moyens humains et matériels adéquats ;
  • Communiquer avant, pendant et après l’évènement ;
  • Penser que la menace peut être conventionnelle, biologique, nucléaire, chimique ou cybernétique ;
  • Appliquer les lois la guerre : unicité du commandement, concentration de l’effort et économie des moyens
  • Définir des règles d’engagements de tous les intervenants.


Se prémunir d’une menace terroriste par les principes de défense aérienne, est un concept novateur ayant fait ses preuves lors des récentes guerres. Il contrera surement avec efficacité souhaitée la fugacité, la puissance de feu, la souplesse d’emploi, la rapidité d’exécution et la Maîtrise de l’information et du milieu des agresseurs.
En outre, les vulnérabilités de notre pays faces aux dérives sectaires, trouvent leurs fondements dans les agissements de nos politiciens, journalistes, entrepreneurs, intellectuels, syndicalistes, démons, crocodiles… qui ergotent à longueur de journée pour des problèmes de formes et créent des polémiques inutiles, par peur du changement. Un changement qui ébranle leur existence dans un milieu leur procurant un maximum de profits.
 Compte tenu de l’environnement actuel, la raison veut et surtout l’intérêt du pays exige de nous tous, de renforcer notre front intérieur pour faire face aux défis auxquels le Maroc est confronté. Des menaces politiques, économiques, médiatiques, idéologiques, environnementales et surtout sécuritaires nous guettent. À nous d’avoir une vision plus large sur notre environnement géopolitique, d’avoir la sagesse de transcender pacifiquement les résistances aux changements qui obèrent notre développement et de consolider la stabilité de notre pays autour de notre identité nationale, autrement, même les crocodiles n’auront plus rien à se mettre sous leurs crocs.
« Ceux qui rendent les révolutions pacifiques impossibles rendent les révolutions violentes inévitables[ix] ».
John Kennedy





[i]  John A. Warden III, Air theory for the twenty-first century, p. 317
[ii] LeDroit,  journal canadien du 23/10/14
[iii] Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry chapitre XII
[iv] Citations de Gustave Flaubert Madame Bovary (1857), III, 4
[v] Extrait du préambule de la Constitution du Maroc de 2011
[vii] LeFigaro.fr avec AFP du 27/10/2014 à 12 :09
[viii] L'art de la guerre Sun Tzu
[ix] JFK, 13 mars 1962, Maison Blanche, en s’adressant à ”the first Anniversary of the Alliance for Progress”.