La tuerie du 7 janvier 2015, à Paris, a estomaqué les
personnes sensées, par l’absurdité d’un acte lâche et haineux, soi-disant au nom de la
religion. Un acte idiot qui n’a de but
que de faire gratuitement du mal, par désespoir dans une société qui n’arrive
pas à intégrer les siens. Ces tueurs, des amateurs, des idiots qui oublient une
carte d’identité dans leur fuite, veulent justifier leur forfait, en lui
donnant une connotation religieuse. C’est seulement un exutoire au mal social,
sans rien d’autre. Le reste c’est de la polémique politicienne visant à noyer,
encore une fois, l’incapacité des dirigeants de tous les pays, à faire face au
vrai mal qui touche toutes les sociétés et tous les pays, à savoir la
déliquescence de la gouvernance et des valeurs morales.
Un acteur important considéré comme le 4ème
pouvoir a une responsabilité historique dans le drame du journal satirique
français, en permettant sans garde-fou, de fustiger l’autre. Les média nouveaux
ou anciens, déroulent dans un esprit mercantile, au nom de la liberté
d’expression, le tapis rouge à tous ceux qui veulent se faire remarquer. À ceux
qui veulent montrer leur différence par des actes, des propos ou des créations
choquants et qui empiètent sur la liberté d’autrui et porte atteinte à dignité d’un
groupe, d’une communauté, d’une société, d’une idéologie ou d’une religion.
N’importe quel plouc, en regardant cent fois des films de
guerre et des jeux vidéo de maniement d’armes, s’auto-doctrine et devient apte
à exécuter une petite opération en milieu urbain. Alors que les journalistes,
nous expliquent, à ne plus en finir, que c’est une opération de guerre, que les
assaillants sont entrainés, la réalité est autre.
Intérieurement, ces journalistes se sentent coupables. Cependant,
la vitesse du défilement de l’information, le concept de l’immédiateté et la
course effrénée à la recherche de l’audience, les poussent à s’assoir sur la
morale, en noyant à leur tour aussi, leur responsabilité, dans un flot ininterrompu
de mots creux.
Les médias doivent s’arrêter
un moment en vue de faire une autocritique de leur profession, afin de
déterminer leur responsabilité, d’ailleurs évidente, dans cette tuerie barbare,
et fixer les limites de leur action, par l’adoption d’une charte déontologique
universelle.
« La liberté c’est se discipliner
soi-même pour n’être pas discipliné par les autres ». Clémenceau