Un Projet de société fixe les desseins nationaux suprêmes, c’est une vision
qui conduira aux choix doctrinaires et stratégiques et partant, déterminer le
rôle et la place qu’on veut donner au pays (ou à l’entreprise) dans le concert
des nations (ou dans le monde des affaires).
Après la définition de son projet politique, tout gouvernement déclare
périodiquement la manière par laquelle il envisage de le réaliser : c’est sa
politique, c’est la stratégie nationale. C’est une stratégie globale, c’est un
cadre de référence, qui prend en compte tous les facteurs de puissance de
l’organisation et fait participer, en fonction des moyens, tous ses domaines
d’excellence, à la politique envisagée.
À partir des orientations de la stratégie nationale, sont développées des
options stratégiques par domaine d’action : économique, militaire,
diplomatique, culturel, industriel, etc.
Pour chaque domaine, l’option stratégique définit les dispositions
générales d'emploi des forces (instruments de puissance) économiques,
militaires, diplomatiques, culturelles, industrielles etc., dans le cadre de la
stratégie nationale. Elle propose un ensemble de voies, moyens et modalités
pour atteindre les objectifs politiques, de manière préventive, participative
ou vigoureuse.
Les options stratégiques sont à la base de la stratégie générale
économique, diplomatique, militaire, culturelle, industrielle etc. Cette
stratégie exprime la politique sectorielle : la politique économique, la
politique de défense, la politique diplomatique, la politique culturelle, la
politique industrielle etc. Elle régit
la conception, la mise sur pied, l'organisation et la mise en œuvre des moyens
de la nation dans le cadre de la stratégie nationale. Ce niveau s'intéresse à la préparation et à
la conduite des opérations économiques, militaires, diplomatiques, culturelles,
industrielles etc., sur le volet à la fois opérationnel et capacitaire.
C’est à ce niveau qu’est organisée la contribution des forces nationales
(ou de l’organisation) par domaine à la stratégie nationale (ou de l’organisation)
mise en œuvre par le gouvernement (ou le leadership).
La stratégie opérationnelle, découlant de la stratégie générale économique,
diplomatique, militaire, culturelle, industrielle etc., définit les principes
et les modalités d'emploi des forces nationales (ou de l’organisation).
La stratégie opérationnelle met en œuvre les instruments de puissance
nationaux (ou de l’organisation), en cas de nécessité. Elle développe par
anticipation les hypothèses d’engagement de ses instruments, l’organisation et
les modes d’actions envisagés pour atteindre l’objectif politique.
Les niveaux de la stratégie opérationnelle sont les niveaux dans lesquels
sont conçus, planifiés, conduits et soutenus les engagements des instruments de
puissance de l’organisation, en vue d’atteindre l’Etat Final Recherché du
domaine économique, militaire, diplomatique, culturel, industriel etc.
Ces engagements se situent aux trois niveaux de responsabilité :
stratégique, opératif et tactique.
En parallèle à la stratégie opérationnelle, qui s’occupe de la conception
et de l’exécution de la manœuvre aux niveaux stratégique, opératif et tactique,
la stratégie génétique ou capacitaire (non traitée dans cet essai) s’intéresse
aux moyens de mise en œuvre des instruments de puissance économiques,
diplomatiques, culturelles, militaires, industrielles…aux niveaux différents
niveaux de décision.
Les actions résultant de la stratégie opérationnelle nécessitent des
capacités que l’organisation doit détenir. C’est le rôle de la stratégie
capacitaires de préparer et de fournir les moyens humains, financiers,
techniques… nécessaires, afin que la stratégie opérationnelle puisse agir.
Même s’il y a une primauté de l’idée sur le matériel, la stratégie
génétique ou capacitaire se décline, elle aussi, de la même manière que la
stratégie opérationnelle en : niveau stratégique, niveau opératif et niveau
technique au lieu du niveau tactique consacré au volet opérationnel. Elle a une
capacité d’influence sur toutes les sphères de la stratégie opérationnelle, car
elle permet d’accorder les buts recherchés aux moyens.
Seuls les détenteurs de pouvoirs peuvent avoir des données et des
statistiques relativement justes, pour pouvoir chiffrer les moyens nécessaires
pour appliquer leur politique.
C’est la raison pour laquelle les politiciens sont traités de menteurs. Ils
promettent dans leurs programmes électoraux beaucoup de choses qui s’avèrent
fausses. Même s’ils sont « de bonne foi », ils n’ont pas les réalités
des comptes, des contraintes et des limites de l’état pour pouvoir bien
chiffrer leurs programmes, d’où les promesses non tenues.