jeudi 14 novembre 2013

L’éducation, la médecine, et la justice entre bénédiction et catastrophe



“إنمـا الأمـم الأخلاق مـا بقيـت                فإن هم ذهبت أخلاقـهم ذهبــواً”
أحمد شوقي 

 L’éducation, la médecine, et la justice ne sont pas des chemises que l’on peut changer au gré des saisons, ni des sujets de joutes politiques mais certainement des terrains ou l’éthique et les valeurs doivent prévaloir plus qu’ailleurs. Ils sont les piliers de l’édification d’un état fort et démocratique. Ils sont aussi à la base du progrès ou du déclin d’un pays.

 Il ne faut pas restreindre l’éducation uniquement au rôle du professeur, la médecine au rôle du médecin et la justice à celui du juge. Chaque domaine prend en considération tous ceux qui agissent dans sa sphère de compétence. Ainsi par exemple, la médecine englobe le médecin, le dentiste, le pharmacien, le laborantin, l’infirmier, le technicien en matériel de médecine, l’administrateur en milieu hospitalier…
L’écrivain français, François Rabelais, disait : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », dans notre cas, l’éducation, la médecine ou la justice sans éthique et sans valeurs morales conduiront inéluctablement à la ruine de l’âme des citoyens et du pays.
Certes, les acteurs dans l’éducation ont un travail noble, difficile et relativement peu rémunéré. Mais compte tenu de la gravité des conséquences de leur travail, l’avenir non seulement des individus mais aussi celui du pays en dépend. Quand le corps professoral donne le mauvais exemple de morale, d’équité et de probité dans ses agissements et d’abnégation dans son travail, alors la génération formée reprendra à son compte toutes les tares de ses éducateurs. De ce fait, le pays héritera d’une force active peu formée et surtout d’une génération peu encline à respecter les normes et les règles de vivre ensemble et la catastrophe est là. Dans le cas contraire, quand les éducateurs agissent avec toute la conscience morale supposée en eux, le Maroc aura la bénédiction de disposer de cadres de valeur, dieu soit loué, actuellement cette catégorie de formateurs n’est pas si rare que ça.
Quand vous rentrez dans un milieu hospitalier et vous recevez les soins et les prestations attendues, c’est une bénédiction, mais quand vous êtes face à l’incompétence, la corruption, la saleté, le mauvais traitement… alors c’est une catastrophe. Subséquemment, c’est une perte de potentiel de travail, de temps et d’argent aussi bien pour les patients que pour l’état.
Les justiciables sont heureux de retrouver par le biais des tribunaux leurs droits spoliés par autrui. En revanche, quand ils se retrouvent face à l’incompétence, à l’injustice ou au mauvais traitement de la part des juges, des avocats, des procureurs, des greffiers, des officiers de police judiciaires, des gardiens de prisons… alors la confiance dans le système judiciaire se perd et partant, le Maroc perd de son attractivité pour les investisseurs. C’est l’économie du pays qui en pâtit.
Se contenter de la médiocrité et faire l’impasse sur le non-respect de l’éthique et des valeurs morales dans l’éducation, la médecine et la justice, c’est un handicap de taille et l’avenir du pays est sujet à cautions. C’est pourquoi, le jeu politique ne doit nullement prendre en otage ces piliers de la vie des citoyens. En effet, dans ces domaines, on doit se faire l’économie d’enchères politiciennes et on doit les rendre plutôt des terrains d’ententes et de concentration d’efforts dans l’intérêt suprême de la nation.
Il est légitime de penser qu’afin d’éviter au Maroc toutes les conséquences fâcheuses des manquements possibles dans l’éducation, la médecine et la justice et d’en tirer le bienfaisant escompté, il faut assurément leur appliquer la gouvernance dans toutes les règles de l’art.

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