jeudi 5 septembre 2013

La cristallisation de l’opinion publique et des acteurs politiques sur la religion, un débat ouvert sur la laïcité des institutions.


Références religieuses ou des références laïques

La sensibilité de ce thème, en ce moment, n’est nullement une excuse pour ne pas l’aborder.  Seulement il est à traiter avec toute l’objectivité qui s’impose.
L’Angleterre, des siècles durant, a voulu imposer le protestantisme comme religion d’état, à une population catholique de l’Irlande. C’est cette volonté qui a imprégné de références religieuses, dès 1960, le conflit de l’Irlande du Nord. En outre, la chute du régime du Shah d’Iran, a vu la montée de l’islam radical. Cette montée d’identité confessionnelle a vu aussi naitre des états islamiques ou se clamant en tant que tel.

Au niveau des partis politiques les références spirituelles ne sont pas rares : en Allemagne, l’Union Chrétienne Démocrate (CDU) ; en Italie, l’Union des Démocrates Chrétiens (UDC) ; au Québec, Parti Démocratie Chrétienne du Québec (PDCQ) ; en Israël, SHASS ; en Turquie, Parti de Justice et Développement (AKP) ; en Tunisie ; NAHDA ; en Egypte ; ANNOUR et les Frères Musulmans... 
Si des partis de certains pays occidentaux sont moins enclins à afficher et imposer leurs références spirituelles dans les décisions politiques. Il en est autrement dans les pays musulmans. Les partis essayent de rendre la religion comme facteur central de la gestion des affaires de l’état. Certains partis islamistes ont même réussi à imposer la religion dans la conduite des affaires de l’état, d’autres essayent avec plus ou moins de bonheur.
Dans un climat de cristallisation de l’opinion publique et des acteurs politiques sur la religion, le débat a été ouvert sur la laïcité des institutions.
Le port du foulard dans les écoles était en Europe un sujet de vives polémiques et a suscité des débats et des passions.
Le choix de la laïcité est adopté par plusieurs pays, néanmoins les réminiscences de la période ou les états européens avaient des références religieuses sont toujours là. Beaucoup de chefs d’états prêtent encore sermon sur des livres sacrés.
L’exemple le plus édifiant, en matière de référence, est celui de la Turquie. Mustafa Kemal Atatürk, en 1922 a introduit dans la constitution la laïcité et il l’a appliqué. Il a poussé même son désir d’occidentalisation, jusqu’a changer les lettres de l’alphabet de la langue turque, de l’arabe au latin. Actuellement avec l’AKP au pouvoir, on voit un retour aux origines confessionnelles de la civilisation turque, à commencer par les effets vestimentaires au plus haut niveau de l’état.
Au Maroc, la référence à la religion est une question centrale dans la vie politique. En effet, sur toutes les constitutions du royaume, l’islam est déclaré comme étant la religion de l’état. D’ailleurs, la constitution de 2011 stipulé dans son article 3 que : « L’Islam est la religion de l’Etat, qui garantit à tous le libre exercice des cultes ».
Le roi institutionnellement, commandeur des croyants est « garant du libre exercice des cultes… Garant de la pérennité et de la continuité de l’état et arbitre suprême entre ses institutions ».
C’est cette garantie et cet arbitrage institutionnel qui assurent au Maroc un équilibre entre le religieux et le laïc. Même si le débat qui a eu lieu lors de la refonte du code de la famille (Moudawana) a suscité des passions, mais à la fin un consensus a été trouvé.
Le principe sur lequel s’est basée la rédaction du texte adopté est que toute disposition ayant une base juridique expressément définie par le livre saint est appliquée telle quelle, pour le reste il est à la diligence des ulémas et des érudits du droit.
C’est ce principe simple qui prévaut pour conduire les affaires de l’état sans avoir à se définir d’une manière tranchée et dyadique sur les références religieuses ou laïques.
Malgré des stéréotypes dépeints par certaines plumes non averties et l’ambivalence que cela peut engendrer, l’introduction de la constitution de 2011 remet les pendules à l’heure : « La prééminence accordée à la religion musulmane dans ce référentiel national va de pair avec l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire