Le Royaume de modération et de la tolérance
Toute prise de décision demande une grande réflexion, il n’est pas facile d’être fixé sur un choix juste et rationnel. Souvent, il est plus aisé de choisir une voie radicale ou extrémiste que de rester en équilibre entre deux eaux.
Certainement
pas un équilibre de passivité et de conservatisme, mais celui de la symbiose,
du respect de l’autre et qui répond aux intérêts suprêmes de l’état. C’est
cette voie que la majorité des marocains semblent préférer.
Une monarchie absolue
ou une monarchie sans pouvoir, une économie libérale ou une économie planifiée,
des références religieuses ou des références laïques, être moderne ou être
traditionnel, la race berbère ou la race l’arabe…ce choix manichéen ne rentre
pas dans la doctrine marocaine.
Malgré quelques voix
discordantes, les marocains en générale optent pour une troisième voie celle de
la modération et de la tolérance en tout.
Le choix marocain en
matière de pouvoir est un choix savant conférant à chacun une partie des
pouvoirs tout en donnant au roi les rôles de : « Chef de
l’Etat, son Représentant suprême, Symbole de l’unité de la Nation, Garant de la
pérennité et de la continuité de l’État et Arbitre suprême entre ses
institutions ».
Certes, une
clarification des attributions des détenteurs de pouvoirs est prévue dans les
lois organiques, main afin d’éviter toute polémique inutile sur la séparation
des pouvoirs, il y a lieu d’accélérer la conception et l’adoption de ces lois
et de rassembler, dans un seul document, les articles de la constitution et les
dahirs qui définissent les prérogatives du roi.
Le Maroc a opté pour,
un système économique libéral, tout en atténuant les conséquences de la loi du
marché sur les couches sociales les plus défavorisée : par la subvention
des denrées alimentaires de premières nécessités, à travers la caisse de
compensation, et par la lutte contre la pauvreté, la précarité et
l’exclusion sociale, en lancement l’Initiative Nationale de Développement
Humain.
Nonobstant toutes les
critiques, ces deux initiatives ont eu relativement des effets bénéfiques sur
la population. Cet effort est louable mais il est perfectible, en réformant ce
qui est à réformer et en appliquant, avec méthode et rigueur, les règles de
gouvernance à ces deux initiatives.
S’agissant des
références religieuses, bien que des stéréotypes dépeints par certaines
plumes non averties (ou trop averties) et l’ambivalence que cela peut
engendrer, l’introduction de la constitution de 2011 a remis les pendules à
l’heure : « La prééminence accordée à la religion musulmane dans ce
référentiel national va de pair avec l’attachement du peuple marocain aux
valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la
compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du
monde ».
Dans leur choix de la
modernité, les marocains sont comme en agriculture, il y a encore des agriculteurs
qui utilisent l’araire en bois attelé à des bestiaux pour labourer leurs champs
et d’autres sont passé à l’agriculture moderne, mécanisée et ayant recours à la
technologie de pointe, à la recherche de la productivité et la rentabilité.
Cependant, le marocain aime bien un produit ayant bénéficié de la technologie
moderne, mais sans que ses qualités gustatives traditionnelles soient altérées.
Le marocain le vrai,
ne renie ni sa berbérité ni son arabité, il est les deux à la fois. Il se
dit : si par hasard l’autre sang ne coule pas dans mes veines, sa
civilisation et sa culture est en moi dans les profondeurs de mon âme.
Tous ces sujets sont
des sujets académiques ils ne doivent nullement être inclus dans les débats
politiques aux fins de populisme et de recherche des voix à tout prix, même au
détriment des intérêts suprêmes du Maroc
Il serait plus
judicieux d’agir pour neutraliser tous ceux qui freinent le progrès du pays,
que de perdre son temps dans la polémique stérile.
En somme le Maroc aux
confluents des civilisations, arabe, berbère, juive, européenne… et aux
croisées des chemins Nord-Sud, Europe-Afrique ; Est-Ouest, Orient-
Occident a su faire la synthèse et se positionner sur le barycentre de la
modération et de la tolérance.
Pourvue que ça dure !
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